La matériauthèque

Dans le musée imaginé par Auguste Geffroy, dès sa conception, un lot occupe une place tout à fait singulière : la « matériauthèque ». Par l’accumulation d’objets archéologiques, principalement sous forme de fragments, le mot d’ordre est ici la variété : celle des matériaux (céramique, bronze, fer, verre, terre cuite, pierre, stuc, enduit, os et coquillage…) et celle des typologies (vases, lampes, éléments architecturaux, sculptures, décors de sol, décors pariétaux, matériaux de construction, outils et inscriptions).

L’intérêt de ces fragments ne réside ni dans leurs qualités esthétiques, ni dans leur état de conservation, mais en ce qu’ils sont les témoins concrets d’une production artisanale. Ce lot éclectique est révélateur de la volonté d’Auguste Geffroy de réunir une collection faite pour être manipulée et étudiée. L’objectif premier était de mettre à disposition des membres de l’École des objets archéologiques, afin qu’ils puissent s’imprégner de la matière dont ils étaient composés, comprendre leurs techniques de production et saisir l’habileté des artisans de l’Antiquité. Cette démarche s’inscrit pleinement dans la définition de la formation archéologique universitaire telle qu’elle est formalisée en France, précisément, à la fin du XIXe siècle.

Vue d’ensemble de la « matériauthèque » (photo : EFR/A. Belardinelli)

 

Fragments de stuc avec bordure avec boutons de lotus et palmettes, 1re moitié du Ier s. ap. J.-C. (composition : P. Tomassini)

 

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