Auguste Geffroy conservateur
Professeur d’histoire ancienne à la Sorbonne depuis 1872 et élu membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1874, Auguste Geffroy est nommé directeur de la jeune École française de Rome en 1875. Dès son arrivée au palais Farnèse, il s’intègre dans les milieux savant, politique et mondain de la Rome post-unitaire et développe une ligne scientifique qui met l’archéologie italienne au centre des intérêts de l’École et de ses membres. La constitution de la collection d’antiques et le projet de musée pour l’École, dont Geffroy peut être considéré comme le premier conservateur, reflètent cette ambition.
Plusieurs objets portent des étiquettes ou inscriptions écrites de sa main, qui fournissent également des indications sur les provenances des objets : l’Italie du Sud (Vaste) et la Sicile (Catane), le Latium principalement (Vulci, Cerveteri, Tarquinia, Palestrina, Terracina), l’Ombrie (Orvieto) et Rome. Certaines de ces étiquettes permettent aussi de comprendre que le directeur recevait des dons des membres ou d’amis de l’institution, tels Wolfgang Helbig (1839-1915), Arthur Engel (1855-1935), Salomon Reinach (1858-1932) ou encore Jules Gay (1867-1935).
Exemples d’étiquettes portées sur les objets de la collection, écrites par Auguste Geffroy (photos : P. Tomassini et EFR/A. Belardinelli)
Par ailleurs, ses premiers achats semblent avoir été guidés par les intérêts scientifiques des jeunes membres archéologues de l’institution, susceptibles d’étudier les objets réunis au palais Farnèse. Ainsi explique-t-on la présence dans la collection d’un oscillum en marbre, une classe de sculptures étudiée par Maurice Albert (1854-1907, membre de 1877 à 1879), ou encore d’un lot de fragments de sarcophages tardo-antiques, qui intéressaient Charles Donat (1850-1880, membre de 1878 à 1879).
Médaille en bronze de Maurice Albert par Louis-Oscar Roty, 1879. Washington, National Gallery of Art, inv. 2004.59.13. Domaine public
En 1878, Auguste Geffroy confie à Georges Lafaye (1854-1927, membre de 1878 à 1880) le soin de composer une première étude des vases donnés à l’École par le marchand Augusto Castellani, un travail présenté à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres mais qui demeure encore introuvable à ce jour.
Photographie de Georges Lafaye, 1878-1880. Archives de l’École française de Rome