Histoire

La collection archéologique de l’École française de Rome est intimement liée à son premier directeur, Auguste Geffroy, qui réunit dès la fin des années 1870 un ensemble hétérogène d’antiquités grecques, étrusques, romaines et chrétiennes dans le but de fonder un musée pour l’École.

Portrait d’Auguste Geffroy exposé dans le Salon rouge au deuxième étage du palais Farnèse, par Jules Eugène Lenepveu, 1876 (photo : C. De Lisio et A. Felici, RECRO s.r.l.)

Les premières acquisitions sont effectuées à Rome sur le marché des antiquités. C’est le cas d’une série de sculptures romaines et chrétiennes dont on sait au moins que la face d’un sarcophage paléochrétien à thème pastoral, exposée aujourd’hui sur la loggia du palais Farnèse, est achetée en 1880 dans le quartier de Macao, près des Thermes de Dioclétien. En 1878, deux ans auparavant, un important lot de terres cuites votives étrusco-latiales d’époque républicaine avait rejoint la collection suite aux fouilles de l’École au sanctuaire d’Hercule à Palestrina. En mars 1879, le collectionneur et marchand romain Augusto Castellani fait don à l’École d’une trentaine de vases grecs et étrusques, principalement issus des nécropoles de Cerveteri. D’autres dons et achats complètent ce premier ensemble, créant notamment une « matériauthèque » de petits objets et fragments divers utilisés pour l’enseignement de l’archéologie romaine. La collection continue de s’enrichir en 1895 grâce au legs de Rossi, puis au cours de la première moitié du XXe siècle et pendant l’après-guerre, avec quelques rares acquisitions et d’autres dons.

La pièce H du deuxième étage du palais Farnèse (futur « studio ») occupée par le bureau du directeur Auguste Geffroy en 1882. Peinture anonyme à l’huile (EFR)

La présence de cette modeste mais riche collection d’antiquités au palais Farnèse est attestée par les inventaires du mobilier de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, conservés dans les archives de l’École. Les antiques étaient ainsi exposés dans les appartements, les bureaux et les salles de bibliothèque, accessibles aux habitants des lieux et aux visiteurs. D’anciennes photographies de Louis Duchesne, directeur de 1895 à 1922, montrent également divers objets en arrière-plan, installés sur la loggia du palais, qui reste encore aujourd’hui un lieu d’exposition pour plusieurs sculptures.

Monseigneur Duchesne et son chat sur la loggia du palais Farnèse. Archives de l’École française de Rome

Partiellement inventoriée en 1964 par l’éminent céramologue François Villard (1924-2013, membre de 1947 à 1949), la collection est ensuite confiée à Françoise Fouilland (1949-2019), documentaliste de l’École. Même à l’abri des regards, elle n’est jamais complètement oubliée. Quelques objets remarquables étaient exposés dans les salons de la direction, mais la plus grande partie de la collection se trouvait dans les combles du palais Farnèse. Pendant la pandémie, en 2020, l’étude de l’ensemble a été reprise dans une perspective de conservation, de restauration et de valorisation.